ECOTAF est une étude sociologique qui vise à analyser la mobilisation écologique des salariés en entreprises et le rôle de certains dispositifs qui viennent soutenir leur engagement. Elle a été menée par Gaëtan Brisepierre et son équipe en partenariat avec l’ADEME, le Collège des Directeurs du Développement Durable, Entreprises pour l’Environnement, l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises et Action for Market Transformation. Une trentaine de salariés, responsables RSE et porteurs de dispositifs de mobilisation ont été interrogés.
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4 grands types de dispositifs mobilisateurs
12 dispositifs ont été analysés dans le cadre de l’étude, dont certains axés principalement sur le déploiement d’écogestes à domicile et au travail. D’autres proposent une offre plus large. Parmi eux, 4 se sont distingués : les ateliers, les parcours de formation, les plateformes digitales et les réseaux de salariés. Pourquoi ? Parce qu’ils sont en pleine croissance, très prometteurs, déjà bien implantés dans les entreprises et complémentaires. L’étude ECOTAF détaille leur potentiel et les actions concrètes à mettre en œuvre pour les implémenter dans l’entreprise.
- Les ateliers favorisent les dynamiques de groupe. C’est le cas par exemple de l’atelier « 2 tonnes » qui propose un jeu de rôle pour imaginer en équipe des bonnes pratiques qui permettraient d’atteindre l’objectif de n’émettre plus que deux tonnes équivalent CO2 par personne et par an en 2050. La moyenne actuelle étant de 9 tonnes.
- Les parcours de formation ou de sensibilisation permettent de « transformer les individus à travers une montée en compétence, un travail sur les émotions et l’expérience de nouvelles méthodes ». Ils se déroulent sur plusieurs mois, prenant par exemple la forme, avec Corporate for Change, d’un intrapreneuriat basé sur le design thinking où les salariés se réunissent 2 jours par mois pour créer un projet innovant à impact social et écologique.
- Les plateformes digitales favorisent la collaboration et le partage d’expérience entre salariés répartis entre différents sites d’une même entreprise. Sur la plateforme Lakaa par exemple, ils mettent en ligne leurs actions RSE et proposent de nouveaux axes d’intervention, ce qui crée une émulation.
- Les réseaux de salariés proposent un espace d’échanges inter-entreprises et mènent des actions d’influence auprès des dirigeants. Tribunes de presse, évolutions de parcours pour devenir représentant syndical… On entre ici dans un engagement plus politique. Par exemple, la fédération Les Collectifs, qui réunit deux cents groupes informels de salariés, aide les personnes motivées à créer un réseau dans leur entreprise et à gagner en visibilité.
Une mobilisation de plus en plus répandue mais qui a des limites
La mobilisation des salariés favorise la décentralisation des actions RSE et une meilleure collaboration entre les différents services. Cependant, même si leurs initiatives se multiplient et sont facilitées par les dispositifs décrits plus haut, la part de salariés engagés reste encore minoritaire. Les chefs d’entreprise reconnaissent de plus en plus leur importance, en témoigne la naissance d’ambassadeurs RSE. Mais leurs actions ont peu d’impact sur la transformation des modèles d’activité. En définitive, pour être efficace, la mobilisation des salariés devra être couplée avec un engagement plus marqué des dirigeants.
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